Aventure FrenchKiss

Le récit d'une année à voile en famille.


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Paradis trouvé!

Mouillage seul au monde à Barbuda

Mouillage seul au monde à Barbuda

 

La question qui nous revient le plus souvent est la suivante: Quel est l’endroit que vous avez préféré?

 

Cette question n’est pas simple à répondre car elle dépend de plusieurs critères.

 

Parle-t-on du meilleur mouillage? Des plus belles plages? Des plus beaux sites de plongée? Des eaux les plus cristallines? De l’ambiance?  Des meilleurs restos? Des petits bars les plus sympas?  De la facilité d’approvisionnement?  De l’accueil des habitants? Des sites à visiter sur terre?, etc.

 

Durant ce voyage, plusieurs endroits nous ont enchantés.  Que ce soit Antigua pour la quantité de beaux mouillages, la Guadeloupe pour ses eaux cristallines,  les Saintes pour leur beauté, Marie Galante pour le voyage dans le temps qu’elle nous offre, l’île Mustique pour sa quiétude, Les 2 Pitons de St-Lucie pour son paysage à couper le souffle, Rodney Bay pour l’ensemble de ses facilités, Bequia pour son charme pittoresque, les Tobago Keys pour ses tortues et le sentiment d’être au bout du monde, Grenade pour la gentillesse de ses habitants, la plage du Colombier à Saint-Barth pour sa vue incroyable sur l’horizon, etc….

 

Mais tout au long de cette année, nous étions toujours à la recherche d’une plage comme celles que l’on trouve aux Bahamas….sauvage, immense et déserte.

 

Lors de la descente des Antilles au mois de décembre, nous avons navigué au large d’une île peu connue appelée Barbuda (à ne pas confondre avec Barbados).  Nous n’avons pas pu nous y arrêter car elle est située trop au vent de la route nord-sud; s’y rendre directement impose une longue navigation contre forts vents et houle.  Par contre, nous nous étions fait la promesse d’y aller lors de  la remontée.

 

Promesse tenue, Barbuda fut notre dernière escale avant le retour à St-Martin/St-Barth.   Nous avons mouillé au sud de l’île devant une plage de 11 miles où nous étions seuls au monde, sans bar, sans hôtel, sans wi-fi. Une plage où les chevaux sauvages galopaient à la tombée du jour, laissant place aux tortues marines pour venir pondre leurs œufs sous le regard de la pleine lune.

 

Décrire la beauté et la quiétude de cette île est impossible .  Ce qui est certain, c’est que Barbuda gagne haut la main la palme des plus belles plages des Antilles.  Ce fut donc une dernière semaine de quiétude où la nature nous a donné ce qu’il y a de plus beau.

 

Si l’idée vous prenait d’y aller, vous avez toujours le choix entre avion privé ou hélicoptère à partir d’Antigua.

 

Sinon, on reste disponible pour vous y amener en voilier lors de notre prochain voyage!!!!!

 

Pour voir les photos de ce petit paradis,  suivre le lien suivant:  https://flic.kr/s/aHsk1kdLZo

 

 

 


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Erratum

Erreur de copier-coller de ma part – une phrase a disparu du texte…:(.

L’article a été mis-à-jour sur le site.

Désolé

Voici la correction:

 

Je reste seule en avant du bateau et je vois la terre s’éloigner tranquillement quand soudain….je sens sur ma cuisse des petites mains qui viennent me serrer. Pas besoin d’explication, les garçons ont tout compris d’un simple regard plein de larmes.

On lève l’ancre!

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Lever de l’ancre à St-Pierre, Martinique

Il est 6h00 du matin, la lumière est belle et je suis seule, en avant du bateau. C’est ici même que tout a commencé, il y a presque un an, seule sur la proue avec ma télécommande pour remonter l’ancre du bateau. Les enfants sont encore couchés, bien au chaud dans leur cabine. Étienne est à la barre et me fait signe qu’il est prêt à partir… Partir pour une nouvelle traversée, mas cette fois-ci, c’est différent car ce sera la dernière du voyage. C’est le cœur gros que nous quittons Barbuda pour rentrer à Saint-Martin et ramener Frenchkiss à sa bouée.

Cette année, je suis devenue la spécialiste de l’ancrage. Donnez-moi 8 ou 50 pieds de profondeur, sur des rochers ou du sable, dans une eau transparente ou trouble avec des rafales de vent ou pas, je vous ancrerai le bateau du premier coup.  Mais là, il s’agit de désancrer Frenchkiss pour le ramener à bon port et je ne veux pas appuyer sur la télécommande. Moi qui d’habitude appréhende chaque traversée et prie sur ce même pont les Dieux de la mer afin qu’ils se montrent doux avec nous, et bien là, je sens une véritable tempête intérieure m’envahir. Si les larmes coulent sur mes joues, ce n’est pas par crainte de faire de nombreuses heures en pleine mer, mais plutôt parce que je souhaite que cette traversée ne s’arrête jamais.  Je souhaite que l’ancre ne remonte pas et que nous puissions nous éterniser ici même à Barbuda.

Je sens alors le soleil me réchauffer la peau, je suis déjà toute salée et je vois la mer qui m’appelle. Je voudrais sauter dans l’eau et nager loin, très loin sans remonter à la surface car cette année, mon oxygène je l’ai puisé sous l’eau lors de nos plongées…

Je me mets alors à toucher et à embrasser notre beau bateau, notre Frenchkiss qui nous a si bien protégé cette année.

Et puis, tout se mélange si vite dans ma tête. Je me mets à penser à ceux que nous avons croisés cette année et qui me manquent déjà.   J’oublierai le nom de leurs bateaux, leur origine, leurs prénoms mais je me souviendrai de chaque visage et surtout de chaque regard.  Nous avons passé une heure avec certains, une journée, une semaine ou plus d’un mois avec d’autres, nous nous sommes recroisés dans un bar ou sur une île déserte par hasard, mais nous nous sommes compris mutuellement, sans explication.  Ces personnes étaient toutes inspirantes, encourageantes et tellement vraies!

Je me souviens de cette même traversée faite dans le sens inverse en décembre qui avait été un véritable cauchemar pour moi. Je me demandais, à l’époque, comment j’allais pouvoir tenir un an. J’envoyais promener Étienne qui me parlait de dépassement de soi.  Aujourd’hui, je réalise qu’en effet, je suis allée au fond de moi-même et que cette année a été une véritable révélation pour moi, l’amour de la voile et surtout la vie en mer avec tout ce que cela implique.

Je pense à l’eau, au vent, aux poissons, à toutes ces îles découvertes, aux tortues, au bateau et je leur dis à bientôt car je sais que nous devons partir pour mieux revenir.

Les larmes continuent à rouler sur mes joues, et j’entends Étienne crier et me dire qu’il faut y aller car on a presque 70 miles à faire et la tempête Bertha qui se pointe à l’est. Je dois donc obéir au capitaine et lever l’ancre malgré moi.

Je reste seule en avant du bateau et je vois la terre s’éloigner tranquillement quand soudain….je sens sur ma cuisse des petites mains qui viennent me serrer. Pas besoin d’explication, les garçons ont tout compris d’un simple regard plein de larmes.  Je repense à cette année magique que nous avons offerte aux enfants et qui fait partie de l’héritage familial que nous leur léguons.

Sacha et Noah, ces quelques mots sont pour vous.

Nous vous avons donné des jambes pour gravir les montagnes les plus hautes et accéder à vos rêves les plus fous.  Nous vous avons donné des yeux pour qu’ils continuent à s’émerveiller devant la beauté d’un arbre à pain, de la lumière d’un coucher de soleil, de la couleur des écailles d’un poisson afin que vous puissiez toujours saisir la magie d’un instant, sentir la brise du vent et l’appel du large.

Ce voyage n’est pas fini, c’est juste une courte pause et l’aventure continuera encore ensemble, c’est une promesse.

Et lorsque vous serez adultes, je vous souhaite tout simplement de continuer de vous-mêmes ce beau voyage vers la liberté.

Maman

 

L'équipage à l'approche des côtes.

L’équipage à l’approche de la  cote de St-Barthélemy

Moment de nostalgie en entrant dans le port de Gustavia

Moment de nostalgie en entrant dans le port de Gustavia

Regard triste de nos mousses à l'arrivée

Regard triste de nos mousses à l’arrivée

Esther prépare son dernier mouillage

Esther prépare son dernier mouillage

 

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Photos de pêche

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Afin d’éviter les commentaires du type « oui, oui, ton poisson mesurait 120cm….on te croit!! »  voici quelques photos à l’appui

https://flic.kr/s/aHsk1Q3pLV

 

Pour ceux qui sont intéresses à voir la géolocalisation des photos prise cette année, vous référer à cette carte

https://www.flickr.com/photos/103772342@N02/map?&fLat=14.8863&fLon=-61.5563&zl=7&order_by=recent

Bon visionnement

 

Prochaine article…Barbuda!

 

 


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Honneur sauvé

Les pêcheurs fiers de leur première prise

Les pêcheurs fiers de leur première prise

 

Je n’ai jamais été un grand pêcheur.  Mes premiers et presque seuls souvenirs de pêche remontent à mes 7-8 ans où, mes copains et moi allions nous retrouver sur la rue du lac au village de St-Bruno.  J’avais une belle canne à pêche jaune et j’avais appris des grands comment enfiler les vers de terre sur un hameçon.   Il y avait un grand tuyau qui permettait le passage de l’eau entre les deux lacs sous la rue, c’était le meilleur endroit pour pêcher.  Il suffisait de mettre la ligne à l’eau et dans les secondes qui suivaient, je remontais un petit Crapet-soleil frétillant.  J’avais un gros sceau et je décrochais doucement mes prises pour les mettre dedans afin d’en admirer les couleurs et ainsi les remettre à l’eau en fin de journée.  J’ai le souvenir des imbéciles qui s’amusaient à projeter leur prises sur le bitume afin de les tuer…ça me faisait mal au cœur à chaque fois.  C’est probablement pour ça que je n’ai jamais été un grand pêcheur.

Pour notre voyage, malgré ma faible expérience de pêche, j’avais quand même l’intention d’initier mes garçons à cette noble et ancienne pratique.  Nous sommes tout simplement des humains qui doivent se nourrir;  quelle belle opportunité pour montrer aux enfants que la nourriture que nous mangeons ne pousse pas dans les étalages des supermarchés.  Donc,  dès nos premières traversées, j’ai pris le soin de lancer à l’eau les lignes de pêche qui étaient déjà à bord.  Rien de très sophistiqué;  un appât qui a la tronche d’une petite pieuvre attaché à une ficelle toute simple, le tout enroulé sur une bouteille de plastique.

Pour se remettre en contexte, en début d’année, la météo a été assez forte et la plupart des traversées se sont effectuées sous un vent bien établi à 20 nœuds et 3 mètres de creux au minimum, rien de très confortable.   Des les premières fois je me suis dit intérieurement « j’espère ne rien attraper car je n’ai aucune envie de gérer la bestiole une fois qu’elle sera à bord  –  je risque tout simplement de lui dégueuler dessus».  Toute mon énergie était accaparée à m’occuper de mon navire et de la sécurité de mon équipage.

Les mois ont donc passés, et jamais un poisson n’a daigné mordre à mes lignes malgré mes efforts répétés.  Au début je m’en foutais mais, petit à petit, je me suis demandé pourquoi.  J’ai lu des dizaines de récit de famille et ils pêchaient tous sans problème.  J’ai donc commencé à m’informer auprès des autres navigateurs.  Ces derniers n’avaient pas plus de succès que moi; les seuls qui y arrivaient étaient ceux qui pratiquaient la chasse sous-marine.  Ça m’a enlevé un peu de pression.

Mais l’orgueil étant ce qu’il est, ça me travaillait de ne pouvoir pêcher.  De plus, Sacha s’intéressant de plus en plus à la chose, l’envie de réussir me torturait lors des longues traversées.  Je me suis donc informé auprès des locaux :

-Y’a-t-il un truc?   C’est quoi le problème : une pénurie de poissons, peut être le réchauffement climatique??

La réponse était toujours la même: « Non, pas de truc, il y a plein de poissons – il suffit de mettre les lignes à l’eau et ça mord »  Comme ça, froidement et avec un grand sourire par surcroît.

Putain de pêcheurs qui gardent leurs secrets pour eux!!!!   Ils ne vont pas m’avoir comme ça. J’ai donc commencé à visiter les boutiques de pêche et sous leurs bons conseils de marchands, je me suis monté une collection de pieuvres de toutes les couleurs au grand dam d’Esther qui gère le budget.

….Résultat des courses : rien de rien, toujours rien, même pas une touche.

Je commençais à être la risée de mon équipage et recevait en pleine gueule des phrases du type :

-«Si on avait mis le budget des appâts sur du poisson, on aurai mangé du thon tous les jours de l’année!… »

ÇA SUFFIT!!!  Je ne suis pas un pêcheur mais j’ai quand même une fierté, il n’y a pas de marin qui ne sache pas pêcher.

J’ai donc envoyé paître tous les grands parleurs avec leurs conseils bidons et j’ai fait appel à mon expertise d’ingénieur.  J’ai donc analysé la situation méthodiquement, regardé les variables, leur impact, fait des tests,  etc.  J’en suis revenu avec un plan d’attaque tout simple que j’allais mettre en opération dès notre  prochaine traversée.

Nous voilà donc entre Antigua et Barbuda, par une belle journée ensoleillée, 15 nœuds de vent à 80 degrés, 1m de creux….le paradis quoi.  Je jette ma ligne à l’eau tout en tenant compte de mon plan de match.  Je suis confiant.

1h plus tard….BANG…..l’élastique monté sur la ligne commence à s’étirer de tout son long, je crie… ÇA MORD, ÇA MORD!!….Sacha, mon fidèle comparse de pêche se précipite dans le cockpit et me lance mes gros gants en PVC rouge VITE, VITE papa, remonte le, tire!!!  Esther court chercher la bouteille de Rhum, Noah sort sa petite épuisette….c’est l’excitation totale à bord!!!

Je remonte, ça tire, ça secoue, je tire, je remonte…et….WOW….finalement un superbe Tazar de 90cm…quelle joie!

Je remonte la bête dans le cockpit et sans hésiter, je l’asperge du meilleur rhum agricole dans les branchies, une mort douce et euphorique pour ce merveilleux poisson.  Nous remercions le dieu des mers pour ce beau cadeau et je fais l’accolade à mes mousses: une grande fierté et une joie immense m’envahissent….sûrement un reste de mes gênes d’ancêtre chasseur cueilleur qui a été réactivé.  Que dire de Sacha qui éclate de joie en nous racontant cette histoire de pêche en boucle.

La bête fut écaillée, vidée et filetée avec succès en moins de deux.  Une première pour Esther et moi que nous avons effectué sans dégout et même avec plaisir.

Ce soir là, nous avons ouvert notre meilleure bouteille de blanc en concoctant un menu gastronomique :

  • Riz à Sushi
  • Carpacccio de Tazar
  • Sushi de Tazar
  • Filet de Tazar grillé au beurre

Ce fut une expérience mémorable.

 

Comble de bonheur, lors des 2 navigations suivantes j’ai appliqué la même stratégie et ça a payé:

  • Un Barracuda de 80cm
  • Une Daurade (Mahi-Mahi) de 120 cm (photos à l’appui….elle était aussi lourde que Noah)

Inutile de dire que la fin de notre périple s’est fait sous les festins de poisson frais sous toutes ses déclinaisons : Sushi, Sashimi, Ceviche, Tartare, Grillé, Poché…

Pour ce qui est de mon secret de pêche voilà: ……………………………………………………………………………

Vous ne pensiez quand même pas que j’allais vous le dévoiler???

 

P.S. Je ne suis pas sur les photos (puisque j’étais la photographe du moment!), mais je tiens quand même à souligner que j’étais de la partie : chercher en panique le rhum pour tuer la bête, vider les viscères du poisson quand Étienne allait dégueuler, remonter des dizaines de  sceau d’eau en pleine navigation avec le courant pour nettoyer le cockpit et éviter que Noah ne soit traumatisé avec le sang partout, ramasser toutes les écailles séchées un peu partout et finalement ranger tout le carnage que mes hommes ont laissé!

Daurade au large de Barbuda

Daurade au large de Barbuda

Qui est le plus gros?

Qui est le plus gros?

Sacha est fier de sa prise

Sacha est fier de sa prise